vendredi 26 novembre 2010

Les pirates, la Thanksgiving et la pluie - le 26 novembre

Le 24 nous avons assisté à une conférence donnée par un agent de la garde côtière américaine sur la piraterie envers les plaisanciers. Bien que nous en sommes très conscients c’est évident que les équipages n’ont aucune idées comment réagir devant ce genre d’agression. Dans la zone à risque, soit autour du Venezuela, il y a environ 10 à 20% des bateaux qui se font attaqués. Il s'agit surtout d'abordages à la pointe du fusil.

Dans les Antilles, c’est presque minime mais il faut tout de même être vigilant. Il s’agit plutôt de vols lorsque les gens sont absents ou durant la nuit quand les gens dorment. Parmi l’auditoire, des équipages ont raconté leur mésaventure dans les îles. Le cash, les instruments électroniques et les dinghys sont très convoités (pas de danger pour le nôtre il faut constamment le gonfler).

Suite à cette présentation j’en conclu que dans la zone à risque il faut être entrainé au combat pour se défendre contre les pirates. Ce qui n’est généralement pas dans la nature des voileux que nous sommes. Il a tout de même donné des petits trucs afin d’être un peu plus aguerrit et vigilant. Ne vous inquiétez pas nous ne sommes pas dans une zone à risque et soyez vigilants vous aussi.

Sur une note plus festive, hier, nous avons célébré la Thanksgiving États-Uniennes. Clarkes Court Bay Marina organisait un lunch. La marina s’occupait de cuire la dinde et les équipages apportaient les victuailles. Victuailles, ils y en avaient, dinde, farce, sauce, pommes de terre, légumes, canneberges, salades, tarte à la citrouille et j’en passe. Suite à ce lunch gargantuesque, inutile de vous dire que nous avons fait fît du souper. Malheureusement je n’avais pas ma caméra et ce lunch ne pourra rester gravé dans les annales de Méridien.

Nous ne bougerons pas d’ici lundi, question de terminer notre histoire de bois. Sauf que dame météo ne coopère vraiment pas depuis deux jours et les orages ne cessent de se succéder. Vous allez me dire de quoi se plaint-elle encore - elle est au chaud? Je sais, du verglas à Montréal, de la neige à Québec et j’imagine que l’hiver doit se pointer à Ottawa aussi. Mais pendant ces pluies diluviennes, nos travaux stagnent. Si nous pouvons finir par finir, nous prévoyions passer quelques jours à la marina de Fort Louis à St Georges, afin de terminer les deux marches du bas, faire quelques provisions et enfin quitter pour la Martinique. Ne vous en faites pas Josée et Alain nous devrions être là à temps.

Anecdote de dinghy - le 23 novembre

Un voisin d’ancrage qui retournait à son bateau en dinghy à pleine allure, a perdu son moteur hors bord. Cela c’est produit à quelques mètres de la proue de Méridien. Nous avions l’impression de regarder une bande dessinée. C’était malheureux et cocasse en même temps.

Le dinghy a fait une stepette – genre tête à queue avec arrêt instantané. Floc le hors bord (de 25 forces) disparu dans 12 mètres d’eau plutôt opaque. Debout dans son dinghy le capitaine implorait le Seigneur du mot à quatre lettres que nos collègues anglophones utilisent. On en aurait fait tout autant et encore plus avec tous les saints que nous avons.

Le lendemain matin, la communauté de bateau lui donnait un coup de main. Après quatre bonbonnes, Jim d’Emerald Seas (que nous connaissons), a retrouver le moteur. Avec l’aide d’autres bateaux le moteur fut remonté à la surface. Le surlendemain le hors bord siégeait à nouveau sur le dinghy. Un lavage à l’eau douce et surement un peu d’amour lui a redonné vie.

Semble-t-il que ca fait plusieurs fois que ce capitaine perd son hors bord de cette façon. L’histoire ne dit pas s’il a retrouvé le moteur à chaque fois.

jeudi 25 novembre 2010

Histoire de bois, un autre projet d'envergure - le 23 novembre

Toujours ancré Clarkes Court Bay nous entreprenons un autre projet. Remplacer le bois des deux portes du plancher dans le cockpit et des marches arrière bâbord et tribord. Vous vous souvenez du formulaire C 14 à l’aéroport de la Barbade? C‘était pour nous permettre d’importer le Nu Teak et d’avoir l’immense plaisir de l’installer.

Nous ignorions que nous allions nous amuser comme des petits fous. Grosse job en effet. Après quatre jours nous en avons à peine la moitié de fait. Décoller le bois de la fibre de verre et retirer le produit caoutchouteux sous le bois étaient quequechose….ensuite c’est l’installation du Nu Teak.

On mesure, on coupe, on colle, on découpe, on ajuste, on calfeutre et on ponce. Voici quelques photos de l’exercice.

Et c’est pas fini toutes les marches restent à faire mais les détails s’arrêtent ici, vous verrez le résultat, une fois l’ensemble de l’œuvre terminée.

Dire que vous nous imaginés à siroter des pina colada sous les palmiers!

J'ai oublié de mentionné que le capitaine enregistre notre position, donc si vous voulez savoir où nous sommes vous n'avez qu'à cliquer sur l'onglet Notre position.

lundi 22 novembre 2010

Whisper Cove Marina - le 21 novembre

Une nuit au mouillage dans la baie de St David et au petit matin on installe la grande voile. Nous quittons enfin la ruche de moustiques qu’est le chantier de Grenada Marine. Nous naviguons cinq milles plus au sud. Il faut dire que la côte sud-ouest de la Grenade regorge de baies bien protégées aussi tentantes les unes que les autres.

Méridien se dirige vers Clarkes Court Bay. L’hiver dernier, son ami Sapphire lui avait recommandé de s’arrêter à la marina de Whisper Cove, où il y a une boucherie. Quelle belle découverte!

Marie-France et Gilles, des navigateurs du Québec y ont jeté l’ancre pour de bon. Ils ont acheté il y a environ un an, Whisper Cove Marina et y ont parallèlement développé une niche inexistante à la Grenade, soit une boucherie de vente au détail.

Il faut dire que les îles EC (lire îles qui utilisent l’eastern caribbean dollar, anciennes colonies britanniques) ne donnent pas vraiment le goût d’être carnivore. On se retranche sur les légumineuses, les légumes racines, les pâtes et le poisson. Mais pour en revenir à Whisper Cove Marina, son propriétaire nous a expliqué que lorsqu’il est arrivé ici il a fait le tour des super marchés, s’est rendu dans un abattoir, a acheté un quartier de viande, l’a fait vieillir, attendrir, couper (ici c’est habituellement la coupe machette peu importe le morceau) en a donné à d’autres bateaux et l’idée a germée.

Adjacent au restaurant et bar de la marina, on peut s’approvisionner au ‘Little Store’ en viande et poisson frais ou congelés sous vide. À date nous avons dégusté du thon (qualité sushi) et des saucisses italiennes maison. Divin – est le seul qualificatif. Le congélateur n’attend que d’être stocker avant notre départ vers le nord.

Méridien lève son chapeau à ce projet d’entreprenariat qui doit être doublement souligné car la viande est de production locale (Carriacou) et non de l’importation.

Je me dois de mentionner que la marina est très sympathique. Modeste, très agréable et une propreté impeccable, on s’y sent presque chez nous.

Jeudi soir à notre arrivée c’était la soirée St-Hubert. Oui, oui vous avez bien lu. Poulet grillé, frites, sauce et une traditionnelle. La touche Grenadienne en fait un plat a saveur maison, désolé M. St-Hubert. Par hasard, nous y avons rencontré Absaroque et Emerald Sea, ce fut donc une soirée passée en très agréable compagnie.

Nous passerons plusieurs jours à Clarkes Bay Court afin d’entreprendre un autre projet d’envergure. À suivre…

mercredi 17 novembre 2010

Mise à l'eau en rafale - le 17 novembre

Une mise à l'eau avec une journée de retard. Que voulez-vous c'est l'island time. Il faut s'y faire. D'autres bateaux ont attendu 4-5 jours....donc on se console. Sur l'eau depuis 15:30, nous sentons enfin la brise de la mer, moins de moustiques qui nous dévorent les mollets (c'est quand même pas parfait) et une pleine lune qui illumine notre premier souper dans le cockpit. C'est le bonheur total. Voici en rafale la mise à l'eau de Méridien. J'ai de l'expérience à prendre sur cette méthode de faire.

lundi 15 novembre 2010

Histoire d'eau - le 14 novembre

Depuis 13 jours, c’est le branle-bas de combat des travaux en vue de la mise à l’eau prévue le 16 novembre. La première semaine nous avons hébergé à quelques pas d’ici, question d’aérer le bateau du Home Zone, produit toxique, visant à exterminer toute trace de vie durant nos six mois d’absence. À date cela semble avoir réussi, aucune trace de ces petites bêtes indésirables, sauf des nano­-grenouilles à ventouses que nous avons trouvées dans le cockpit sous les écoutes. Elles étaient cinq, bien vivantes mais pas de quoi se faire un festin d’une seule cuisse. Méridien était en assez bonne forme, compte tenu du facteur humidex qui est à son top durant la saison des pluies. Toutefois une infiltration d’eau par la fenêtre tribord du carré a certainement favorisée la propagation de la moisissure. En voici quelques exemples :

Le calfeutrage de la fenêtre est donc passé l’item numéro un sur la liste des priorités la première journée.

Tout compte fait, nous ne sommes ni pires, ni mieux que les autres bateaux. Tous en ont pour quelques jours ou semaine à réparer, vadrouiller et rafraîchir son condo flottant.
Le capitaine en a toutefois pris pour son rhume avec l’imperméabilisation des réservoirs d’eau. Il faut tout d’abord expliquer que la grande majorité des bateaux ont des réservoirs d’eau en plastique ou en inox. Les nôtres sont en fibre de verre car ils font parties inhérentes des coques bâbord et tribord.
En avril dernier, un test sur l’ensemble des coques avait démontré un taux d’humidité sous les réservoirs. En examinant l’intérieur des réservoirs André avait noté quelques signes de détérioration. Nous avions donc retiré les hublots d’accès des réservoirs, question de faire évaporer l’humidité, tant soit peu, durant les six mois d’absence.
L’eau sur un bateau étant vitale, les réservoirs deviennent la priorité. André demande conseil auprès de l’expert en structure qui suggère l’approche du revêtement de caoutchouc. Le produit s’annonce sans odeur et écolo. L’avenir nous le dira bien.
Le capitaine ne sait pas encore dans quelle galère il s’embarque et quelle sale job l‘attend!!! À date, elle passe au premier rang des pires travaux exécutés sur Méridien.
La méthode caoutchouc se fait en deux étapes. Tout d’abord, un gars de la cours est venu réparer une fissure du réservoir avec de la résine d’epoxy. Tout va bien.
Première étape, André applique une couche d’un produit après/scellant à l’intérieur des réservoirs. L’inaccessibilité des réservoirs est digne des contorsions des athlètes du Cirque du Soleil. Cette première étape se fait tant bien que mal. Il s’en dégage une odeur à vous faire halluciner et tout doit être nettoyé à l’acétone – autre odeur hallucinogène. Une journée de passée, voilà pour la première étape. Les deux jours suivant c’est l’application du produit de caoutchouc. Il faut mélanger deux produits, qui une fois concoctés prennent l’aspect d’une pâte à gâteau épaisse et gunky. En faite c’est une pâte en passe de devenir caoutchouc. Attention! C’est collant et le produit se manipule très mal. Huit rouleaux et huit pinceaux plus tard, la deuxième étape est terminée.
Pauvre capitaine, la chaleur intense mouillait le masque de protection et les gants de latex se remplissaient de sueur. Des ecchymoses tout autour de la taille et des bras lui rappelleront encore pendant quelques jours cette histoire d’eau.
Nous espérons toujours notre libération du chantier le 16. La vie sur le dur commence à nous irriter le caractère et nous attendons le retour sur l'eau avec beaucoup d’impatience.

mercredi 3 novembre 2010

L’échappée belle – 3 novembre 2010

L’hiver se prend vraiment au sérieux et nous saupoudre, une journée avant le départ, d’une mini-bordée de neige dont nous nous serions bien passée. Nous l’échappons belle, l’hiver ne nous aura pas. Sans aucun regret (sauf de laisser familles et amis(es) nous quittons vers les Antilles, où l’ouragan Tomas s’est abattu en fin de semaine. Heureusement la Grenade l’a échappée de justesse, de la pluie tout au plus, pendant que la Barbade, Ste Lucie et St Vincent se sont farcies un Tomas- catégorie 1.

Nous avons seulement écopé des séquelles touristiques de Tomas. L’aéroport de la Barbade étant fermé en fin de semaine, elle débordait de passagers en attente des départs retardés à lundi. Ce fut donc six heures d’attente au lieu de quatre. Mais là n’est pas mon propos, et compte tenu de la quantité de monde qui y circulait, ca roulait rondement.

Le hic pour nous c’est produit lorsque nous avons changé de ligne aérienne. Étant donné qu’à ce temps-ci de l’année il n’y a pas encore de vol direct sur la Grenade, nous avons transité par la Barbade, où nous changions d’Air Canada à LIAT.

Nous savions qu’Air Canada allouait deux bagages par personne. Tout c’est bien passé de ce côté. Nous savions aussi que LIAT ne permet qu’un bagage et que nous devions payer l’excédent de bagages. Cet exc.dent de bagage étant dû à de l’équipement de bateau et non à un caprice vestimentaire. Le préposé nous explique qu’il est incertain (malgré les frais) si les quatre bagages seront sur l’envolée. L’envolée est complète et il ne sait pas quand les deux autres bagages seront expédiés. Peut être sur la prochaine envolée, peut être demain matin!!!!

André lui demande s’il ne peut pas faire une exception, car nous transportons de l’équipement de bateau et une personne nous attend à la Grenade avec un formulaire C-14. Ce formulaire nous permet d’entrer légalement ces matériaux à la Grenade. Pendant ce temps je me dis : Hé Capitaine que fais-tu de l’excès de poids? On vole en Dash 8, as-tu envie de te rendre à la Grenade???? Je suggère donc d’expédier les deux bagages contenant les matériaux du bateau seulement. Un premier problème.

Lorsqu’André explique au préposé que nous apportons de l’équipement sur notre bateau, il nous demande une copie du formulaire C-14. Voilà le deuxième problème qui dégénère. Nous n’avons pas le formulaire C-14, il n’y a pas de copie. L’original est entre les mains du chauffeur qui doit nous attendre à l’aéroport à la Grenade. En tant qu’anciens fonctionnaires, on se dit que nous sommes à un univers des doubles et triples copies auxquelles nous étions habitués.

Le préposé nous demande également la preuve que Méridien est bien à la Grenade. Il dit qu’il doit s’assurer que nous ne sommes pas des immigrants illégaux (oui c’est bien le terme qu’il a employé – un chausson aux pommes avec ça!!!!!). Quand et comment quitterons-nous la Grenade? Je me suis alors demandé ce qu’il en avait à cirer qu’on ne quitte pas la Grenade. Si c’était le cas et le pot aux roses était découvert, LIAT est tenue responsable et doit payer une amende.

Le permis de croisière est à bord de Méridien et nous n’avons pas de billet de retour. On a beau lui expliquer que nous quittons la Grenade début décembre au plus tard, que le permis de croisière est à bord, mais que vaut la parole d’un sans papier… devant l’autorité. Il nous dit finalement que s’il peut obtenir une copie du formulaire C-14, il nous laissera partir.

Il est 15:15 et l’embarquement est prévu vers 17:00 – nous ne savons pas qu’il y aura du retard et que nous quitterons seulement à 19:00. On a un peu de temps, mais avec « l’island time » - on ne sait jamais. Heureusement, nous avons le nom et le numéro de téléphone du chauffeur. Je monte la garde des bagages devant le guichet et André part tenter de régler le problème. Environ 45 minutes plus tard le préposé recevait le formulaire C-14 par fax. Nous payons pour l’excès de bagages. Enfin, nous sommes libres et nous pouvons partir! Toutefois, le préposé ne peut toujours pas nous garantir si tous les bagages seront du voyage, peu importe, on règlera cela en temps et lieu.

On l’a échappée belle…

Le chauffeur nous attendait à la Grenade avec le C-14, les 4 bagages étaient à bord de notre envolée et la procédure à la douane s’est déroulée amicalement.

Bon retour à la Grenade.