mardi 22 septembre 2015

Séjour au Monténégro

Petite anecdote avant de parler du Monténégro.  

Alors que nous pensions prendre une excursion d’une journée au Monténégro, un équipage américain, nous a convaincu d’y aller en Méridien.  Notre crainte :   L'exigence d'un certificat de compétence, le capitaine n’en a pas.

Le 8 septembre, Méridien se pointe au poste de douane à Zelenika.  L’entrée se fait par la peau des fesses, car - permis oblige.  André convainc l’agente qu’en 2009, lorsqu’il a quitté le Canada, un tel certificat n’existait pas et lui promet de l’obtenir lors de notre prochain séjour au Monténégro.  L’agente cède finalement et accepte le certificat de radio amateur à titre de certificat de compétence de capitaine.  C’est vraiment étirer l’élastique n’est-ce-pas? Seule, la gente féminine peut faire preuve d’autant de gentillesse et de compréhension.  À voir l’expression de l’agent de douane, lors des formalités de sortie, lui, n’aurait pas fait preuve d'autant d'élasticité et Méridien aurait certainement dû faire demi- tour.  Fiou! Nous l'avons échappé belle mais cela en valait le coup, car le Monténégro fut une belle découverte.   

Renseignements aux plaisanciers :  Les douaniers sont plutôt sympathiques.  Les tarifs sont établis selon la longueur du bateau et le choix du séjour - une journée - une semaine ou un mois.  Le choix de sept jours s’élevait à 103 euros (drapeau inclus).  

Suite au référendum de 2006, le Monténégro s’est séparé de la Serbie et est aujourd'hui une toute jeune république de 621 000 Monténégrins. Impressionnant et majestueux, montagnes et mer, décrivent bien ce petit pays situé entre l’Albanie et la Croatie le long de l’Adriatique, qui lui aussi vit en grande partie du tourisme.  

L’entrée dans les Bouches de Kotor est certainement ce qu’il y a de plus époustouflant.  Les lacs intérieurs et la proximité des sommets des Alpes dinariques culminant à 1 749m au dessus de Kotor donnent l’impression d’une grandeur infinie lorsqu’on arrive devant la ville forteresse, datant du 3ième siècle et inscrite au Patrimoine de l’Unesco.

Trois nuits dans les Bouches de Kotor et nous reprenons la mer.  Dernier arrêt à Budva, belle petite station balnéaire le long de la côte, nous faisons les formalités de sortie.  

La traversée de 31 heures sur la Grèce fut sans histoire et agréable à naviguer, malgré la circulation de chalutiers, traversiers et paquebots qui nous paraissent toujours plus nombreux durant la nuit. 

Arrivée depuis le 13 septembre à Corfou, nous profitons à nouveau de cette charmante ville en attendant nos amies.  Je vous reviens d’ici quelques temps avec des images de Corfou, la plus connue des îles Ioniennes.


Entrée dans les bouches de Kotor
Kotor est très prisé par les bateaux de croisière

 Des petits villages médiévaux tout autour des lacs intérieurs

Les remparts de la ville de Kotor
Maison à l'intérieur des murs

La montée jusqu'aux ruines de la forteresse St-Ivan qui domine la ville à 250 m. - 1 426 marches 








Regardez-moi la hauteur de la muraille, de nombreux esclaves y ont sûrement travaillé
Au mouillage dans les bouches de Kotor
Budva, belle petite ville médiévale qui fut complètement détruite et reconstruite suite à un tremblement de terre
Point de vue sur la ville
Au revoir Monténégro


mardi 15 septembre 2015

Escapade en Bosnie-Herzégovine (BH)

La frontière de la BH est à proximité, nous ne pouvons résister à une escapade d’une journée.  Mostar étant le point de mire, nous quittons par le delta du Neretva (en Croatie), un grenier de cultures maraîchères et fruitières et suivons la vallée jusqu’à Mostar. Le poste frontalier n’est que simple formalité, c’est à peine si l’agent regarde nos passeports.

Poctelj le long de la vallée est un village-forteresse construit (1383) sous le règne  Ottoman.  Depuis la guerre de l’indépendance, le village, tant bien que mal, s’est refait une beauté tout en conservant l’architecture d’époque et s’est tourné vers le tourisme en y tenant chaque été des événements artistiques. 

Vue sur la vallée du Neretva du village de Poctelj
Nous sommes très tôt le matin, une vielle dame prépare son étal avant l'arrivée des touristes
Un arrêt à Blagaj, dans une tekké (université musulman), construit à la fin du 15e s., et qui est encore aujourd’hui un lieu de culte et de recueillement pour les musulmans.  
Ici, même les hommes doivent se couvrir.
Contrairement à la Croatie qui est en majorité catholique, la BH, est partagée entre Croates catholiques, Bosniaques musulmans et une minorité de Serbes orthodoxes.  Ainsi, Mostar a d’un côté de la Neretva les chrétiens et de l’autre les musulmans.  Seuls ses mosquées/minarets et ses églises/clochers nous permettent d’en faire la distinction. 
       
Mostar, comme bien d’autres, fut l’une des villes martyres de l’explosion de l’ex-Yougoslavie.  Depuis 2005 elle est classée au Patrimoine de l’Unesco.  Son emblématique pont détruit en 1993, fut reconstruit en 2004.  La vielle ville turque, fut également reconstruite.  Sauf quelques bâtiments sauvegardés ou reconstruits (hammans, mosquées, tours, musées), restaurants et boutiques de souvenirs font le bonheur des touristes.

Bien mignonne cette vieille ville re-vampée mais que dire de Mostar la neuve.  Celle dans laquelle les gens vivent.  Quel choc!  À notre arrivée, alors que nous pensions être sur une ancienne base militaire, nous roulions sur le campus universitaire. Alors vous pouvez imaginer l'étendue de la dévastation. Un peu partout dans la ville c'est la désolation.  Des bâtiments détruits dont quelques murs résistent encore au passage du temps et sur lesquels la nature a repris ses droits, rappellent à ses citoyens les horreurs de la guerre.  

Le pont de Mostar détruit en 1993, a été reconstruit identique à l'original qui datait de 1566
Comme à Acapulco, Mostar a ses plongeurs qui quelques fois par jour plongent du haut des 21 mètres, au grand plaisir des touristes.


À un coin de rue, un cimetière improvisé.  Toutes les tombes portaient la date fatidique de 1992. 

mardi 8 septembre 2015

Bye bye Croatie! - le 7 septembre 2015

Nous quittons la Croatie sans regret.  Contents d’y être venus et contents de la quitter.  Ce pays qui a tout pour plaire, nous a laisser un goût amer en tant que plaisanciers vivant à bord de notre voilier.  La lune de miel aura durée 2-3 semaines, le temps que les vacanciers locateurs de voiliers et de yachts, et les hordes de flottilles envahissent les baies des îles.  

Ici, tout ce qui a trait à la navigation de plaisance est ridiculement cher.  Une revue locale de voile répertoriait 163 compagnies de location de bateaux le long de la côte Dalmatienne.  Une niche fort rentable dans ce pays qui s'est tourné  vers le tourisme depuis la fin de la guerre de l'indépendance. Alors les municipalités et les petits entrepreneurs de tout acabit ont compris l’appât du gain.  En résumé, nous sommes les pigeons à plumer.  

Avons nous aimé la Croatie? Oui, ce pays a tout pour plaire.  Petit, 4.5 millions d’habitants, 1 244 îles, des kilomètres et des kilomètres de littoral, des baies aux eaux limpides, une météo à envier, des montagnes, des forêts, des rivières d’eau pure, un passé captivant, une identité croate - un mélange de latin et de slave, une richesse d’art et de culture et j'en passe.  S'ajoute, cette guerre des années 90, dont les séquelles toujours présentes ne peuvent laisser les visiteurs indifférents.  

La grande déception, l’accueil des Croates.  Nous les avons trouvé peu souriant et leurs manières rustaudes nous ont souvent laissé bouche bée et quelques fois en furie.  Notre réflection fut : "C’est la haute saison touristique, la population  double en nombre et peut être plus, alors ils sont à bout".   Depuis notre traversée en 2013, ce fut un défilé de hautes saisons, mais nous n’avons jamais rencontré un peuple aussi peu accueillant en Méditerranée.  Beaucoup d'incidents déplaisants cumulés, au fil des semaines ont fait déborder le vase.  Nous nous sentions mal à l’aise de se sentir ainsi, mais ces derniers jours nous avons rencontré deux équipages qui ont vécu un peu les mêmes expériences que nous, alors ce fut un baume sur la plaie. 

Voici quelques photos de nos mouillages qui furent à une certaine période de l'été un combat quotidien, mais nous conservons aussi d'excellents souvenirs de certains endroits idylliques.

Otok Badina, près de Korcula où nous sommes restés coincés quatre jours.  Nous avons rencontré un équipage américain qui y on également jeté l'ancre et se sont vus demander la somme de 200.00kunas, soit environ 40.00$Cdn par jour.  Durant notre séjour personne n'est venu collecter.

Luka Polace à Mljet, début juillet pas encore trop de bateaux.  Mouillage fort acceptable, bien qu'un peu profond
Mouillage fort agréable dans une toute petite île au large de Trogir.  Nous venions que passer par Hvar qui était un vrai cirque comme vous allez voir.

Les îles Pakleni au large de Hvar. L'endroit où les flottilles se rencontrent pour faire la fête.  Du début juillet à la fin août, chaque semaine est une "yachting week¨.  Ce qui veut dire qu'on suit un itinéraire précis en flottille.  Les voiliers sont loués à un groupe ou encore à l'unité et c'est la rencontre des nations pour y faire la fiesta.  Des jours et des nuits de plaisir.  

Grand mouillage des îles Kornati, mais très profond.  Dans les plus de 50 pieds, ça fait long de chaîne.  Il y a bien quelques corps-morts mais très peu.  Sont-ils fiables?  Vaut mieux jeter l'ancre

C'est un peu la folie dans le petit port de Hvar

Bien que Vis n'a pas énormément de touristes terrestres, l'île est sur l'itinéraire des flottilles.  Le port est très profond, et les autorités y ont mis des corps-morts à 273.00kunas, soit $55.00Cdn. Dans beaucoup de municipalités, si les corps-morts sont occupés, les plaisanciers tentent, tant bien que mal de jeter l'ancre et doivent également payer les mêmes frais.

Ah! la quiétude de Mali Lago à Lastovo, 20-25 pieds, on ne trouve même plus ça profond.  C'est pas pour rien que nous y avons passé quatre nuits dans les baies de cette petite perle.

Un dernier beau mouillage dans la péninsule de Peljesac, pas profond, nous étions deux bateaux et aussi le 2 septembre.

lundi 7 septembre 2015

Les dernières îles - 1 septembre 2015

Nous en sommes déjà à nos dernières îles à découvrir.  Début septembre, il est temps de reprendre la route du sud.  Brac, Hvar, Vis, Lastovo et Peljesac sont les dernières îles du littoral dalmatien où nous nous arrêterons.  Brac et Hvar reconnues mondialement pour leurs pierres d’une blancheur immaculée.  Vis avec ses 3000 habitants, pas complètement assaillie par l'industrie du tourisme, mais la petite perle (pour nous) fut l’archipel de Lastovo.  À Lastovo nous avons trouvé la quiétude, le plaisir d’ancrer et du pittoresque.  Quel bonheur de ne pas voir les vendeurs du temple avec leur babioles fabriquées en Chine ainsi que le chaos que provoque une masse d'individus qui débarquent dans un petit port.  Voici donc quelques photos de ces dernières îles. 

Brac
Splitska petit port à Brac. Noter la blancheur de la pierre.

Hvar
À Hvar nous mouillons à Stari Grad, ville fondée par des Grecs en 384 av. J.C.

Les Grecs ont développé dans la plaine de Stari Grad, la culture de la vigne et de l'olivier.  Ils ont délimités les parcelles de terre par des murets et mis en place un système d'irrigation.  La plaine est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco.  Il faut cependant faire preuve d'imagination.  Nous avons trouvé une plaine plutôt à l'abandon.... 

...avec quelques tentatives de culture ici et là.  N'empêche que cette plaine avec ses murets de pierre demeure un endroit mythique où il fait bon rêvasser en vélo.

De belles pistes cyclables autour de Hvar nous conduit dans de beaux petits villages...

...dont Vrboska

La ville d'Hvar, se veut le St Tropez ou l'Ibiza de la Croatie. Ville branchée où les grands de ce monde s'arrêtent question de se faire voir.  La forteresse espagnole qui surplombe la vielle ville nous fait un peu oublier ce côté m'as-tu-vu.  Noter encore ici la blancheur de la pierre.

Vis
L'île de Vis est bien préservée et l'une des plus éloignées du littoral croate.  Elle n'est pas encore  défigurée par les complexes hoteliers et voici le genre d'hébergement qu'on y trouve.  C'est charmant.

Sur un terrain vague, les vestiges d'une nécropole grecque...

Dans les îles le chant des cigales est un plaisir à l'oreille, malheureusement il y en aura une de moins.

La forteresse du roi Georges, (1812) signe du passage des anglais qui combattait l'armée de Napoléon.  La forteresse est aujourd'hui un restaurant et disco.  
Lastovo

Durant la IIe Guerre Mondiale, Vis et Lastovo servaient de Q.G. à Tito.  On y voit ici un vestige 

Le village de Lastovo, un amphithéâtre, dos à la mer, aux pieds de ce qui fut jadis une forteresse. À ses pieds une plaine de vignes et d'oliviers.  De toute beauté.

À l'époque, la taille de la cheminée d'une maison était signe de richesse

Aspect plus pittoresque de Lastovo, ses quelques résidents sur la petite place du village qui regardent s'écouler le temps.
 
Presqu'île de Peljesac
Ston, un arrêt un peu hors des sentiers battus pour les plaisanciers.  Cet endroit piquait notre curiosité car le guide y parle d'une longue muraille.  Allons y voir.
Ston est situé tout au fond d'un des nombreux bras de mer entourant cette péninsule.  On y accède par un canal peu profond mais bien balisé.  Tout au fond à droite vous voyez les salines qui datent du début des temps et à gauche le fond du bras de mer.  Méridien s'y fait tout petit.

La forteresse fut construite au 14e siècle et est d'une longueur de 5 km.  Elle est d'une forme triangulaire épousant les contours de la montagne.   À ses pieds, aux deux extrémités du mur,    se trouvent Ston et Mali Ston.  Ston produit du sel et Mali Ston cultive les moules, les huîtres et autres coquillages.  Ses deux villages vivent uniquement du tourisme. (Mali=petit)

Descente du côté de Mali Ston

Et voilà, c'est presque terminé pour la Croatie, nous reprenons la route du retour vers la Grèce.